petit texte hors tomes.

petit texte hors tomes.

Bonjour à tous 🙂

Voici donc un petit extrait qui se situe au début du tome quatre mais qui ne figurera pas dans ce dernier.
Je ne vous cache pas que cela m’a quand même pris un peu de temps…
Comme il s’agit d’un essai, J’aimerai vraiment beaucoup avoir votre avis, savoir si cela vous intéresse ou vous amuse.
De cette façon, je saurai si je peur réitérer ou si ce n’est pas la peine 🙂
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me demander 🙂
J’ai fait attention à ne pas vous spolier la fin du tome trois 🙂
Bonne lecture 😉
Si vous avez lu le tome un, vous vous souvenez sans doute de Choidieux.
Mais si ! Cette ville de fous dont la place principale est occupée par un pied géant doré à l’or, les bas-fonds, l’hydre à six têtes…
Bref, piquez plein Ouest sur quatre cent soixante kilomètres vous arriverez à La Sentinelle.
Située entre le désert du Poèloté Thon, les marais fangeux et la forêt d’Arque-Roc, La Sentinelle a longtemps été composée d’une unique citadelle.
Une solide troupe mixte composée de soldats et de sorciers veillait à préserver cet endroit stratégique des hordes malfaisantes peuplant les régions de l’Ouest.
Il faut ajouter que ce point fort, véritable verrou avait été bâti à l’extrême Nord de la faille d’Andréas.
Après la construction d’un avant-poste sur l’unique route menant à Arque-Roc, la garnison s’est… quelque peu dégarnie et transformée en fort disciplinaire où la légion envoie ses punis et ses fortes têtes.
Une petite cité comptant jadis une cinquantaine de maisons s’est peu à peu étalée au pied de cette architecture militaire.
Il n’en subsiste d’ailleurs aujourd’hui que quatre établissements dont deux tavernes, une auberge et un lupanar miteux. Ces commerces aux décorations criardes maintiennent un semblant de vie au milieu des habitations délabrées où une maigre végétation a repris ses droits.
La citadelle, dotée d’impressionnantes murailles crénelées d’où dépasse un phare marin de cinquante-huit mètres de haut, ne pouvait qu’attirer la curiosité de Rauhor et Steirlord.
– Bon on y va là ?
– Attend, Eolielle veut venir avec Ontos.
– Avec Ontos ? T’es sûr ? C’est un fort de la légion, t’as pas peur qu’ils deviennent un peu dingues en voyant un démon au pied de leur cabane ?
– D’après elle c’est justement l’occasion de leur montrer qu’il n’est pas dangereux… Tiens, la voilà justement.
Ben c’est pas trop tôt, s’amusa le nabot, Ah les filles…
– C’est pas ma faute, je ne peux pas courir, j’ai encore mal partout.
– Je n’ai jamais bien compris pourquoi les humains aimaient autant se battre tout en étant aussi peu résistants, commenta le démon.
– C’est incroyable comme t’as la voix grave, on dirait que tu parles depuis le fond d’une caverne, j’adore.
– Pour hier on ne s’est quand même pas si mal débrouillés, on était quoi… quatorze contre cent vingt, cent trente ? Et encore, sans compter les urgoyacks et les chiens de guerre.
– Ouai et on leur a collé la raclée de leurs beaux jours.
– C’était chaud quand même… Heureusement que t’étais là Ontos. T’as l’air quand même sacrément redoutable. C’est même un peu flippant, heureusement que t’es pas comme les autres démons, tout rempli de haine sanguinaire et à moitié dingue.
– Moi, ce qui m’intéresse c’est de m’empiffrer mais surtout de glander ! C’est en partie pour ça que je me suis fait virer de ma caste et que j’ai été déchu de mon rang de chef des légions.
J’étais pas un vrai méchant, comme ça ! conclut la redoutable créature en se campant au milieu de la route poussiéreuse en position d’attaque.
Adoptant une posture terrifiante face aux aventuriers pas bien sûrs d’eux, l’entité maléfique fit jaillir des bracelets d’acier ceignant ses poignets deux longues chaînes aux maillons chauffés à rouge.
Dardant ces spectateurs médusés de son regard de braise, il les gratifia d’un rugissement si inhumain que les guerriers se recroquevillèrent sur eux-mêmes.
– Ça va pas la tête ? protesta Eolielle livide et tremblante comme une feuille.
– Si tu veux rester ici bien peinard, faut vraiment plus que tu fasses ça, bafouilla Steirlord en s’époussetant.
Rauhor partit d’un bon rire et aida l’elfe à se relever.
– Finalement Eolielle a raison, il faut absolument qu’on aille te présenter aux légionnaires histoire qu’ils comprennent bien que t’es de leur côté.
Située à l’extrémité Nord de la ville, l’imposante citadelle élevait ses murs de granit une dizaine de mètres au-dessus de la route s’étirant le long du désert.
– Enfin une porte avec une taille normale, commenta Ontos en tambourinant contre le lourd panneau d’acier riveté.
– C’est rare que je croise des gens aussi grands que moi, commenta Rauhor, ça fait plaisir.
Steirlord caressa l’acier en connaisseur.
– Quatre mètres de haut pour trois de large, un bien bel ouvrage. Tiens, regardez qui arrive.
– Bande de petits saligots, protesta Backlord essoufflé en tambourinant contre la porte comme un damné avec le manche de sa hache.
– BARREZ-VOUS !
– Hey Ohhh, on n’est plus poli alors ?
– BARREZ-VOUS J’VOUS DIS, s’entêta le soldat caché derrière son judas. Le capitaine fait la sieste et le bouclard est en inventaire. On veut voir personne !
– On vient pas pour se battre, on veut juste discuter et on n’a pas trop de temps alors faudrait ouvrir, c’est important.
Le garde répondit une grossièreté qui fit froncer les sourcils du nain.
– Attendez, proposa Ontos, je vais vous montrer.
Propulsé par sa force inouïe, Ontos atteignit les créneaux en deux bonds sous les regards sidérés des aventuriers.
– Waoo cette puissance ! Faudrait vraiment pas avoir à l’affronter lui…
– N’esquinte pas la porte ! brailla Steirlord les mains en porte-voix.
Le hurlement insoutenable émis par la créature projeta une fois de plus les aventuriers au sol les mains plaquées sur les oreilles à s’en écraser le crâne.
S’en suivit une violente explosion qui fit trembler le sol et souleva un nuage de poussière.
Rauhor aidait une nouvelle fois l’elfe à se relever lorsque la porte s’ouvrit en grand sur le démon arborant ce qui pour lui devait sans doute être un sourire.
– Dis donc, c’est pas de tout repos avec toi.
– En tout cas je n’en ai tué aucun, mais je crois qu’ils ont eu peur.
– Tu m’étonnes…
– Bon ben on rentre, c’est ouvert, on va pouvoir aller pill… voir si on les trouve, s’égaya Backlord en détalant vers le bâtiment le plus proche.
– On se rejoint aux cuisines, proposa Ontos les mains dans les poches, c’est écrit « ordinaire » là-bas, je crois que c’est là qu’ils mangent.
– On est venu pourquoi, au fait ? interrogea Rauhor.
– Je voudrais retrouver l’aubergiste. Il est venu se réfugier ici quand Ontos est arrivé. Je veux le convaincre de l’embaucher comme serveur-garde du corps.
– Ontos ? Serveur ?
– Ben quoi ? Comme attrait touristique ça peut le faire, et puis vu le peu de passage à La Sentinelle il ne sera pas épuisé par le travail.
– Pourquoi pas ? Après tout il nous a aidé, on lui doit bien ça… Et puis vaut mieux l’avoir pour ami que le contraire.
– Hey ! Regardez ce que j’ai trouvé ! brailla Backlord en sortant d’une longère au toit plat.
Le nabot, à présent équipé d’un sac à dos avait glissé huit épées et deux fléaux d’arme dans son ceinturon. L’aventurier rigolard engoncé dans un pectoral d’acier trop grand pour lui, transportait en prime une plaque rutilante aussi haute que lui.
– Un miroir ?
– Ça vaut une blinde ! Tiens-le moi.
Après s’être tourné et retourné devant son image, le courtaud ravi en tira une conclusion évidente.
– Je suis quand même drôlement beau !
– PAR ICI, JE LES AI TROUVÉS ! l’interrompit son frère jumeau en s’agitant au pied du phare qui dominait la vaste cour. Ils sont tous planqués là-dedans !
Appelé à la rescousse, Ontos allait enfoncer la porte lorsque le gros capitaine se pencha au balcon du premier étage le sabre à la main.
– LA LÉGION MEURT MAIS NE SE REND PAS ! hurla le gradé écarlate.
– Carrément qu’elle se rend ! répondit une voix derrière lui
S’en suivirent des bruits de bagarre et de meubles brisés entrecoupés de cris, de menaces et de toutes sortes de grossièretés assez colorées.
La porte finit d’ailleurs par s’ouvrir toute seule et une dizaine de soldats en profitèrent pour s’enfuir à toutes jambes.
– REVENEZ ICI ! s’étranglait le galonné cramoisi en s’agitant comme un diable, DÉSERTEURS ! BONS À RIEN ! MALPROPRES ! FŒTUS D’PAUVRE !
– Descend de ton perchoir espèce de savon à culottes ! Faut qu’on parle, l’interpela Backlord dès qu’il put en placer une.
– Mais qu’est-ce que vous voulez à la fin ?
– On vient chercher l’aubergiste.
– Et c’est tout ? Vous vous foutez de moi ?
– Ben non… Ah oui, on est aussi venu vous présenter le pote Ontos. Il fait peur hein ? Mais en vrai il est sympa.
– C’est lui qui va servir les mousses à l’auberge maintenant… Après si vous êtes pas d’accord, vous pouvez toujours essayer de lui expliquer.
Le capitaine à l’uniforme malmené descendit enfin en grommelant.
– Qu’est-ce que c’est que ces patacouèques ? Non mais dites donc faut pas vous gêner ! s’indigna-t-il en voyant Backlord sortir d’un bâtiment bas avec un gros registre ouvert.
– Regardez ce que j’ai trouvé, claironna ce dernier sans s’émouvoir de l’air courroucé du militaire.
Le capitaine Drakor est passé par ici ! Il a laissé un mot dans le registre et une lettre cachetée.
Le visage du gradé devint tout à coup beaucoup plus avenant.
– Vous connaissez Drakor ?
– Un peu qu’on le connait !
– Si vous êtes ses amis, vous êtes mes amis. Je vous paie une chopine.
– Ben justement, allons la boire à l’auberge, proposa Steirlord, comme ça on pourra essayer le nouveau serveur…

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